Séminaire du 8 avril 2025
La relation thérapeutique
Comment rendre compte de la relation thérapeutique dans une thèse ou dans un article ? Quelle(s) méthodologie(s) utiliser ? Quelle place accorder au vécu et au savoir expérientiel du thérapeute, et comment les intégrer dans l’analyse ? Gaëtan, Justine et Ludmilla nous proposeront quelques pistes de réflexion pour répondre à ces questions.
Gaëtan COLLIGNON : Tisser l’alliance lors des premiers entretiens de psychothérapie : implications pour la recherche sur les processus de changements et les transes.
Au cœur du changement thérapeutique se trouve la relation qu’établissent un·e patient·e et son thérapeute. Fortement prédictive de la "réussite" de la psychothérapie, la formation de l’alliance est cependant difficile à prescrire et à entraîner. Nous porterons ainsi notre intérêt sur l’initiation de l’alliance lors des premiers entretiens de psychothérapie, en questionnant particulièrement la manière d’investiguer les processus relationnels à l’œuvre lors des expériences initiatiques de transes.
Justine CHEVANCE : L’hypnothérapie auprès de patients psychopathes en milieu carcéral. Quel vécu du rapport hypnotique ?
L’hypnothérapie, bien que porteuse de promesses dans divers contextes thérapeutiques, se heurte à des défis spécifiques auprès des patients psychopathes en milieu carcéral. Leur faible empathie, leur inclination à la manipulation et leur résistance aux normes sociales compliquent l’instauration d’un rapport hypnotique. Cette présentation examine le passage de l’expérience clinique à l’élaboration d’une méthodologie de recherche. Nous illustreront des premières pistes de réflexion au travers du témoignage des six premiers patients.
Ludmilla FOY-SAUVAGE : Un exemple d’exploration et de modélisation de la mise au service des éprouvés dans l’ici et maintenant de la séance, et du savoir expérientiel du clinicien.
Aujourd’hui, il existe un consensus sur le rôle central de la relation thérapeutique comme médiateur et modérateur du changement en psychothérapie. Si le clinicien doit se laisser « utiliser » (Chiland, Bion), être congruent (Rogers) et se situer dans la relation avec son propre self (Satir), les recherches dont nous disposons peinent parfois à rendre compte de ce qui se joue pour le thérapeute au cours de la psychothérapie, et en quoi ce qui le traverse va influer sur les processus de changement... ou non ! Je propose d’examiner comment, en tant que cliniciens-chercheurs, nous pouvons explorer et modéliser ce qui se passe dans cet espace aussi intime que complexe qu’est la relation thérapeutique, et comment en rendre compte de manière rigoureuse.